Bonjour, bonjour !
Ce mail pour vous présenter mes vœux...
avec quelque retard, certes, mais ceux-celles
qui me connaissent savent que le temps social
- celui des pendules et du calendrier -
n'est pas mon fort... Et après tout,
tout dépend là aussi du regard
que l'on porte : il est encore tout à
fait temps pour le nouvel an chinois, qui
aura lieu le 10 février ! (... habile,
la galipette? :-) :-) )
Ainsi, nous voici au commencement d'une
nouvelle année, moment propice pour
regarder en arrière, soupeser le
passé, vérifier que les orientations
essentielles sont bien posées...
et le cas échéant les rectifier.
Or, comme il me semble que je ne peux rien
vous souhaiter de mieux que ce que je me
souhaite à moi-même, tout bien
regardé justement, je vous souhaite...
de l'ouverture, de l'ouverture, de l'ouverture...
DE L'OUVERTURE !!!
Avec, pour commencer, dans notre pratique,
de ces belles ouvertures précisément,
qui ont cette saveur particulière
que rien ne peut égaler : tout simplement
car on y touche au monde de l'âme...
C'est moelleux, léger, joyeux, profond,
pétillant, puissant, raffiné,
percutant, foisonnant... une texture entre
toutes reconnaissable !
Souhaitons-nous donc qu'en 2013 soient nombreuses
ces brèches qui ouvrent sur le ciel
et donnent à goûter la beauté
: oui, car placé sous l'initiative
de l'âme, l'humain EST beauté.
Mais plus encore, souhaitons que ces fragments
d'azur, lumineuses trouées dans notre
brume quotidienne, nous invitent à
questionner le pourquoi de cette brume,
de ce voile recouvrant la beauté.
Certes, dans ce pourquoi figure en bonne
place une responsabilité collective
: car la négation de l'âme
est un véritable harcèlement
ambiant, un mur contre lequel nous avons
à nous arc-bouter...
Mais il y va aussi de notre propre responsabilité
: de nos initiatives à pousser l'âme
de côté... dans un comportement
régi par la peur, le plus souvent
dans l'évitement de la douleur.
Sans âme, nous sommes comme “ anesthésiés ”
: en absence de sensation, la souffrance
est effectivement éloignée...
Mais à quel prix ! Car pour avoir
écarté la Vie en nous, nous
voilà mornes, sans élan, fatigués.
Palliant la fadeur de cette vie sans Vie
par la mise en place d'une mécanique
souvent bien huilée, faite d'une
surenchère (!...) de petits “ plaisirs ”
qui comblent le vide et nous permettent
le matin de continuer à nous lever...
:-)
La présence d'âme, elle, est
toute autre : il y a sensation, et donc
douleur aussi - dont la traversée
est nécessaire pour qu'elle soit
transformée, et que le voile soit
levé - mais aussi une joie profonde,
une énergie débordante, un
désir d'entreprendre, le tout sur
un fond totalement apaisé. Dans un
calme intérieur qui relève
de la plénitude, au sens littéral,
du latin (!) “ plenus ”
qui signifie “ plein ”
: plein du-dedans, donc nul besoin de combler...
Que ces traces étoilées, ces
instants précieux, nous rappellent
donc à notre dimension d'humain !
Qu'irriguant nos vies, elles ouvrent notre
appétit pour ce versant profond de
nous-mêmes, et nous donnent le courage
de l'honorer !
En ayant certainement à regarder
où il y a douleur, à la traverser...
A renoncer à somnoler, dans un certain
"confort"...
Mais quel confort, au fond?
Car quel constat, que celui de ce temps
que nous passons à côté
de nous-mêmes, où nous nous
“ manquons ”...
Pour ma part en tous cas, c'est bien une
certitude : notre vie est une lente mue,
vers l'émergence, pleine et entière,
de cette part réelle de Vie en nous.
Nous en portons le projet, et il nous appartient
de le mener.
En nous donnant les moyens d'une transparence
à l'âme, en dévoilant
la beauté, en la portant haut et
fort dans le monde pour en témoigner...
“ LE CŒUR DE L'HOMME, PATRIMOINE
DE L'HUMANITÉ ” : immense,
la devise du “ pianiste nomade ”...
Cœur ouvert, regard simplifié...
Voilà donc ce que je souhaitais vous
écrire pour ouvrir cette année
2013... pfff, rien de moins, j'ai osé
! :-) :-)
Mais faisant une pause après ces
lignes, et cherchant à me rafraîchir
dans un livre de Christian Bobin - qui reste
à ce jour l'un de mes écrivains
préférés - il se trouve
qu'en quelques secondes j'avais de quoi
remplir un plein panier, j'avais souri,
puis été touchée, puis
ri, puis été touchée
à nouveau...
J'ai donc glané pour vous quelques-unes
de ces perles qui m'avaient mise en joie
: petit florilège qui, me semble-t-il,
accompagne dans une belle clarté
ce que je viens de tenter d'exprimer...
“ Tu
ne vas quand même pas passer ta vie
dans l'adoration d'un brin d'herbe
me disait celui qui passait sa vie dans
l'adoration du monde où rien ne pousse,
pas même un brin d'herbe ”
“ Un
fin désespoir accompagne à
notre insu toutes nos fêtes,
comme si toutes nos joies venaient à
la place d'une autre joie
incomparablement plus grande mais hors d'atteinte ”
Et ce petit passage, qui me réjouit
beaucoup tant j'aurais voulu vous l'écrire
:
“ Rassurez-vous
: si j'écris sur ces choses, je suis
loin d'en être digne. Du moins je
ne cesse de les contempler comme sur la
route pleine d'ombre on regarde à
l'horizon les montagnes que l'on n'atteindra
pas encore aujourd'hui ”
Hmmh...!!!
Puis, en réponse à une lettre
qu'il avait reçue d'une mère
ayant perdu son enfant :
“ Vous
êtes bien au-delà de l'optimisme
et du pessimisme qui sont les deux roues
en bois sur lesquelles le monde tourne en
grinçant.
Vous êtes dans cette lumière
qui est le fond de la vie même : elle
n'est pas l'oubli de nos morts. Elle est
leur présence pure, mêlée
à la douceur de l'air - blessure
et force ”
En dernier lieu, celle-ci, qui tombait assurément
à pic... car ô grâce
ultime, enchantement parmi les enchantements,
elle traitait de ce sujet qui me tient à
cœur, exactement :
“ Tu
es entré comme apprenti dans la maison
brûlée de l'amour.
Tu as dû pour cela te déprendre
de tout, et d'abord du vain désir
d'un jour être à ton compte.
On ne t'y demande rien, que d'entretenir,
nuit comme jour, ce feu où trempent
tes songes ”
“ ON NE T'Y DEMANDE RIEN, QUE
D'ENTRETENIR, NUIT COMME JOUR, CE FEU OÙ
TREMPENT TES SONGES ”
... Magnifique parole, brûlante, rien
à rajouter...
Je vous souhaite donc une très belle
année : CONNECTÉE, VELOUTÉE,
GORGÉE DE SINCÉRITÉ
ET... BRÛLÉE D'AMOUR !
Bien à vous,
Katia. |